Baudelaire comparait le poète à l’albatros, Vanier, lui, se retrouve plutôt dans le pingouin. Tout ici est polémique, mélancolique et irrésistible.
Ses histoires d’amour virent à la catastrophe, ses séances chez le psy sont des échecs minables, il a peur du noir, de la foule, théorise sans fin sur l’absurdité du monde comme il ne va pas, compte les marches qui le séparent de son voisin du dessus, a de la compassion pour les hamsters, se fait déniaiser par une bretonne, ne retrouve pas ses chaussettes, écrit au Président de la République pour se plaindre d’une pâtisserie hostile, critique les architectes.
Eternel angoissé, il s’excuse d’être né dans un monde où le moindre cours de danse se transforme en enfer, en piste d’humiliation. C’est un voyage intérieur où se mêlent des cormorans mazoutés, des papillons butés n’ayant de cesse de se cogner contre une vitre.
Cousin germain des Devos et Desproges, Jean-Jacques Vanier nous emmène dans les nuages grâce à « L’envol du pingouin » mis en scène par l’ami François Rollin.
Slameur au verbe parfaitement polli mais impoli, Govrache dessine avec une virtuosité indéniable les petits riens du quotidien. Il vient piquer nos consciences endormies, assénant ses textes coups de poing qui nous forcent à sortir de notre léthargie et nous éveillent au monde alentour… Abrupte réalité de contextes sociaux que, par confort, nous choisissons parfois d’ignorer.
Après son double album « Des murmures et des cris », récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros, Govrache revient avec un nouvel opus : « Apagogie ». Écrit pendant les deux confinements, cet album témoigne du monde qui nous entoure, mettant l’accent sur l’absurdité qui rythme nos vies.
La scène est son élément, et c’est ce naturel profond qui charme, autant que son humour facile et chatouilleur. Un moment tout en finesse entre douceur, émotion et insolence, dont on aurait tort de se priver. Accompagné par un contrebassiste, un pianiste et un beatmaker, Govrache propose un spectacle aussi musical que poétique, oscillant entre slam et hip-hop.
Carole est une jeune fille qui a grandi dans un village de montagne. Fille unique, elle a toujours été choyée par ses parents. Promise par son père à une carrière de championne de ski, Carole a d’autres rêves qui se situent bien loin du cadre soi-disant idyllique qui a bercé son enfance. Carole veut devenir actrice, et aujourd’hui elle quitte le cocon familial pour partir vivre à Paris.
Pour le père, ce choix est incompréhensible. Pour la mère, c’est la déchirure de la séparation, l’inquiétude face à l’éloignement, mais c’est aussi la projection d’une vie qu’elle-même n’a jamais eu le courage d’envisager.
A travers la petite histoire de ses trois personnages, ce texte aborde des thèmes qui nous sont chers, à savoir les rapports familiaux, la ruralité, les non-dits et les secrets … Le tout saupoudré de fantaisie et de rires.
Personnage haut en couleurs, la faconde du midi dans les veines et le regard ouvert au monde, Louise Bouriffé a « des papillons dans l’abat-jour ». Elle est un peu « fadade » comme on dit dans le midi, ça veut dire qu’elle est habitée par les fées. Les fées de l’humour, de la générosité et de l’imaginaire réunies.
Entrer dans son univers déjanté, c’est poser un regard tendre et lucide sur une galerie de personnages plus truculents les uns que les autres. Sa fausse naïveté s’inspire de l’air du temps et nous invite à nous regarder entre conte humoristique et cartoon, burlesque et émotion.
Louise est partout dans son élément avec un sens inné du mime et une dynamique ébouriffante. Un Don Camillo envoûté par Tex Avery !
L’histoire bouleversante d’une femme d’exception, Asia Bibi, pakistanaise chrétienne, mère de trois enfants, accusée de blasphème et condamnée à mort pour avoir bu à l’eau d’une source à laquelle elle n’aurait pas du boire…
Elle passera plus de huit ans dans les geôles pakistanaises, avant d’être enfin acquitté et extradée au Canada en janvier dernier.
« Une pièce non pas contre quelque religion que ce soit, mais sur l’intolérance, le fanatisme et pour tout dire la bêtise qui peut se faire meurtrière. Un texte aussi sur une femme d’exception, car Asia Bibi, par son courage à affronter l’absurde, rejoint la longue liste de ces femmes qui, après avoir donné la vie, lui donnent un sens. » Gérard GELAS
Il y a l’amour aveugle, l’amour fraternel et l’amour platonique.
Il y a l’amour inconditionnel, le parfait amour et l’amour fou.
Il y a aussi l’amour courtois et l’amour éternel.
Il y a l’amour vache. Voici donc « L’amour bœuf », présenté en tranches.
7 courtes pièces et 7 chansons interprétées par un homme, Lui, et une femme, Elle, aux prises l’un à l’autre.
Après entre autres, “2-3… grammes” (2009/2016) et “Esquisses” (2017/…), Bernard FALCONNET met une nouvelle fois en scène son propre texte.
Geneviève GEFFRAYE, déjà comédienne dans le précédent opus, est Elle. Bruno GARCIA, auteur-compositeur-interprète, est Lui.
Un homme, une femme…le couple n’est pas loin.