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SEPTEMBER COHEN

Nous avons tous trois été emboutis par son œuvre. Et lui-même a été percuté par toutes ces vies qui l’ont traversé. Car il a pris tout son temps pour trouver un sens à cette impatience, et pour nous désigner un futur.

Gravité. Complexité. Humour.

Imprégnés par les chansons, les romans, les poèmes et les interviews de Leonard Cohen, nous sommes prêts à chanter les temps qui courent, et à rire du temps qui nous reste. Que la joie pleure et que le chagrin rit.

VÉRONIQUE TUAILLON

Christine, c’est une boxeuse, un personnage assez masculin en mini-jupe. C’est une nana avec des jambes de 2 mètres de long. Elle ressemble à Julia Roberts mais elle a un nez de clown et des dents pourries.

Obsession de la mort. Obsession de l’amour.

Christine est là, dans la vraie vie, avec nous, maintenant, dans l’instant. Mais elle est aussi dans son monde, avec l’énergie de Mary Poppins. Christine fume, elle « provoque » le cancer (c’est écrit sur le paquet), et alors ? C’est comme ça. Elle aime bien le rhum et elle met du rouge à lèvres, elle est belle.

More Aura est un spectacle sur la résilience, le combat pour la vie, la douce folie qui nous permet parfois de rester debout. Un spectacle drôle et émouvant.

PANDORE

« Pandore… du désenchantement, du cinglant conteste, des visions nihilistes. Une rage de l’absolu propre à la vingtaine. Et une lueur d’espoir.

On pourrait invoquer ici Ferré ou encore Saez mais sans les incantations. Pandore fait surtout partie de ces éloquents, peu disposés à avoir le sens des affaires, qui noient les couleurs et exacerbent les passions, préférant dilemmes bien réels et angoisses intimes.

Avec ces nouveaux titres, Pandore s’engage sur une route qui dévale une solide pente pop-post rock. Une voix insoumise et certainement pas prête à embrasser une carrière à l’eau de rose. »– tiré de l’article de Patrice Demailly (Libération)

LAURENT BERGER

Chansons de l’instant, chansons de rencontres, Laurent Berger a l’art de fouiller derrière les apparences et de nous faire redécouvrir nos propres vies d’individus, de citoyens ou d’amants.

Avec juste le grain d’une voix et la chaleur d’une guitare, les mots se font corps, paysages, fleuves, vents, silences… Ils se font ruptures, espérances, sens, contresens, espaces, temps, contretemps, signes de vie, lignes de fuite…

Avec désormais cinq albums à son actif, Laurent Berger est reconnu pour son inspiration singulière et son écriture élégante, sensible et imagée.

« L’écriture est un regard posé dans l’intimité de chacun, une porte dérobée qu’une intuition dévoile et par laquelle je me faufile. Je visite ainsi des mondes souterrains qui ne sont ni les plus beaux, ni les plus légers, mais qui, à dimension humaine, me semblent les plus vrais. Ces paysages intérieurs, s’ils sont les vôtres, sont aussi les miens, je ne les chante que pour en faire de précieux points de rencontre… » L.Berger

Lever de rideau : Extraits de « L’Amer du sud », duo poétique et musical, aboutissement d’une recherche sur le fil raide de la composition contemporaine et de l’improvisation ouverte à tous les risques, une création qui nous dit l’âme commune, indomptable et déchirée, du poète Thierry Renard et du poète et musicien Dimitri Porcu.

CHRAZ

Pilier de l’humour, Chraz se déguise en Einstein déjanté et nous fait rire en relativisant dans : « Euh… », sorte de conférence illustrée qui dégénère.

Si le soleil était une orange, la terre serait un grain de riz à quelques mètres, mais de Nietzsche à Nabila, de Socrate à Bigard, de Mozart à David Guetta, tout tient là-dessus !

Et si l’univers avait un an, les humains ne seraient là que depuis 20 mn, mais rien que dans la dernière seconde, ils ont fabriqué deux continents en plastique, n’est-ce pas une excellente raison pour se la péter grave ?

15 ans de radio, 30 ans de scène, 16 Off d’Avignon, rares apparitions « dans le poste », Chraz reste avec joie un « nini »: ni connu-ni inconnu, hilarant en public et pas formaté pour la télé.

CIE DEMAIN IL FERA JOUR

Dans une lointaine province, hommes et femmes vivaient depuis des millénaires sous la domination d’un Ogre. Au fil du temps, on trouva avec l’Ogre des aménagements, l’espérance de vie s’allongea et l’on savoura un certain confort matériel…

Pourtant, l’Ogre, par la peur qu’il inspirait, exerçait toujours une certaine autorité qui était fort commode pour faire obéir les enfants, commander les hommes et soumettre les femmes…

Or un jour, un enfant qui s’est perdu dans la montagne, en revient sain et sauf. On l’interroge, on mène une enquête et bientôt la nouvelle se répand comme une traînée de poudre : l’Ogre a disparu !

C’est à peu près à ce moment que commence notre histoire. Le narrateur qui exerce alors la charge de juge de paix est nommé dans la région. Il lui faudra avec les habitants réapprendre à vivre sans la peur…

RADIO BISTAN

A la fois récital de chansons et création théâtrale, Radio Bistan est un spectacle d’humour musical, une politique-fiction où s’invitent la poésie, l’engagement, la rêverie, mais aussi parfois la gravité autour d’un sujet, l’écologie, abordée de manière décalée en prenant à rebours les clichés qui lui sont souvent associés.

A partir de la trame proposée par Olivier Minot et Julien Dupont, enrichie de nouvelles séquences, écrites notamment par Sylvain Bolle-Reddat et Reno Bistan, le spectacle est conçu comme une émission radiophonique diffusée en direct et en public, avec en invité exceptionnel, le président chanteur du Bistan.

Cette forme réjouissante où s’entremêlent les modes d’expression permet d’intégrer chaque fois de nouvelles séquences qui ont trait à l’actualité immédiate ou au lieu où est donné le spectacle, jouant ainsi à fond la carte du direct.

JEAN-MICHEL MATTÉÏ

A.O.C. Appellation d’Origine Contrôlée, tout le monde sait ce que c’est ! Mais personne ou presque ne connaît AOC… Or, le monde entier, voire l’univers va apprendre à le connaître… Car c’est Jean-Michel Matteï qui va incarner Antonin Oreiller Cotilloux.

Antonin a 50 ans, il habite un fond de vallée savoyarde et en bon célibataire confirmé, sa maison est à côté de celle de son exclusive maman (ce qui ne va pas, vous l’imaginez, sans créer quelques situations un peu tendues…).

Antonin est souvent en colère, parfois triste, mais toujours drôle et émouvant. Antonin a une philosophie : se faire passer pour un imbécile et vivre tranquille. Mais Antonin n’est pas fou, car il a bien compris comment marche le monde : à l’envers !

Mais si Antonin est un faux misanthrope, il est surtout un vrai humaniste. Et c’est à ce personnage que Jean-Michel Matteï a choisi d’apporter sa bienveillance et son humour.

JEAN-JACQUES VANIER

Baudelaire comparait le poète à l’albatros, Vanier, lui, se retrouve plutôt dans le pingouin. Tout ici est polémique, mélancolique et irrésistible.

Ses histoires d’amour virent à la catastrophe, ses séances chez le psy sont des échecs minables, il a peur du noir, de la foule, théorise sans fin sur l’absurdité du monde comme il ne va pas, compte les marches qui le séparent de son voisin du dessus, a de la compassion pour les hamsters, se fait déniaiser par une bretonne, ne retrouve pas ses chaussettes, écrit au Président de la République pour se plaindre d’une pâtisserie hostile, critique les architectes.

Eternel angoissé, il s’excuse d’être né dans un monde où le moindre cours de danse se transforme en enfer, en piste d’humiliation. C’est un voyage intérieur où se mêlent des cormorans mazoutés, des papillons butés n’ayant de cesse de se cogner contre une vitre.

Cousin germain des Devos et Desproges, Jean-Jacques Vanier nous emmène dans les nuages grâce à « L’envol du pingouin » mis en scène par l’ami François Rollin.

GOVRACHE

Slameur au verbe parfaitement polli mais impoli, Govrache dessine avec une virtuosité indéniable les petits riens du quotidien. Il vient piquer nos consciences endormies, assénant ses textes coups de poing qui nous forcent à sortir de notre léthargie et nous éveillent au monde alentour… Abrupte réalité de contextes sociaux que, par confort, nous choisissons parfois d’ignorer.

Après son double album « Des murmures et des cris », récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros, Govrache revient avec un nouvel opus : « Apagogie ». Écrit pendant les deux confinements, cet album témoigne du monde qui nous entoure, mettant l’accent sur l’absurdité qui rythme nos vies.

La scène est son élément, et c’est ce naturel profond qui charme, autant que son humour facile et chatouilleur. Un moment tout en finesse entre douceur, émotion et insolence, dont on aurait tort de se priver. Accompagné par un contrebassiste, un pianiste et un beatmaker, Govrache propose un spectacle aussi musical que poétique, oscillant entre slam et hip-hop.